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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

La taverne et Expo '67…

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Ça y est. Après 38 ans, la taverne de Broue est fermée. Pour de bon. Oh! Peut-être reviendra-t-elle avec une nouvelle équipe de comédiens, en DVD, ou je ne sais trop comment, mais bon, l'épisode est terminé. Ils ont commencé à jouer la pièce au moment même où la loi me permettait d'entrer dans une taverne (allez, je vous aide, j'ai 56 ans cette année...).

Au moment de fermer la taverne, du côté du Centre culturel de l'Université de Sherbrooke, voilà que Radio-Canada soulignait les 50 ans d'Expo '67. J'avais 6 ans...

Voilà bien deux éléments qui ont, à leur façon, marqué ma vie.

J'ai vu la pièce Broue au hasard d'une ballade à pied avec mon vieux chum Christian. C'était au Théâtre de l'Atelier du parc Jacques-Cartier. Sur un peu plus de 100 places, on devait être 75. Mais je me souviendrai toujours de la soirée. De ce contact privilégié avec des comédiens qu'on pouvait presque toucher. Ce contact qui m'a fait comprendre qu'on peut jouer un rôle, le rôle d'un personnage fictif. Broue m'a montré qu'on peut déballer une histoire autour de personnages qui n'existent pas vraiment, mais qui sont tellement inspirés d'une réalité que le public y croit. Et embarque. Et en redemande. Pendant 38 ans! Je ne suis pas comédien, mais je crois comprendre un peu quand Michel Côté dit qu'il s'ennuiera, entre autres, de Pointu...

Je me souviens aussi de commentaires entendus dans des "lignes ouvertes" radiophoniques du temps. « C'est ça, allons applaudir des comédiens qui font passer les Québécois pour des alcooliques! » Je réalisais qu'il restait un fond de complexe chez plusieurs personnes. Le même complexe qui faisait dire aux mêmes gens : " Pour un p'tit Québécois, lui, il a quand même réussi... »

Je comprenais aussi que certaines personnes resteraient toujours accrochées au premier degré. En tout.

Pourtant, on était dans la période de "l'après-Expo '67" !

Expo '67 a été un rendez-vous incroyable. Dont je n'ai pas pris la mesure sur le coup. Pas du tout, même. Mais le petit bonhomme en moi découvrait la grandeur des choses. À six ans, mon univers était confiné entre les rues Cabana et St-Esprit, de gauche à droite, et entre Denault et Galt Ouest, de bas en haut. Traverser Galt n'était pas une option. Trop de voitures. Trop de trafic!

Alors, imaginez quand j'ai vu Montréal la première fois. Je me souviens de papa qui vérifiait le niveau d'huile et de Prestone de la voitureavant de partir. Aller à Montréal, c'était toute une expédition ! Ma première image, c'est celle du stationnement. Des chars, Monsieur, Madame, des chars à perte de vue! À perte de vue. Je me souviens que nous avons assisté à un mariage indien. Indien de l'Inde! Assis par terre, on mangeait une sorte de riz dont le goût bizarrement sucré et texturé m'est resté vaguement en bouche. Mon souvenir d'après?

La Pitoune, avec mon oncle Égide. J'imagine qu'on a dû voir plein de choses entre le mariage et la Ronde, mais bon, les souvenirs d'un ti-cul de 6 ans sont parfois vaporeux et on ne choisit pas toujours ce qui nous reste en tête!

Mais je sais qu'il régnait une euphorie sur l'île de Montréal. Je sais maintenant qu'Expo '67 a allumé la lumière du « possible » après la période de grande noirceur. Que l'événement a contribué au changement apporté par la Révolution tranquille.
À l'époque, je ne savais rien de cela. Ou peu.

Mais je découvrais que le monde était plus grand que le petit quadrilatère qui me servait d'aire de vie à Sherbrooke. Je crois que chaque Québécois a vu et compris que son horizon personnel pouvait être enrichi d'horizons bien plus vastes encore.
Broue a marqué mon imaginaire et titillé ma créativité. Expo '67 a allumé la lumière du « possible ». Et quand la créativité s'aperçoit que le "possible" existe, les horizons s'ouvrent.

Reste à continuer le travail d'atténuation du fameux complexe du "petit Québécois" qui en afflige encore plus d'un.
Mais c'est tenace, un complexe...

Clin d'œil de la semaine

Kraft avait compris ce complexe quand il a commercialisé le P'tit Québec...

 


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